Les forces de sécurité ont abattu samedi les derniers hommes armés encore retranchés dans un hôtel de Bombay, mettant ainsi fin à plus de deux jours d'attaques et de fusillades menées par des extrémistes islamistes dans la capitale économique de l'Inde.

Les terroristes voulaient réaliser un "11-Septembre indien", selon la presse. Les attentats ont fait au moins 195 morts, dont 27 étrangers, selon un dernier bilan. Deux Français font partie des victimes. Un avion transportant 77 rescapés est arrivé samedi à la mi-journée à Roissy. Nicolas Sarkozy a exprimé samedi son indignation.

Plus de deux jours après les attaques coordonnées sur Bombay, la police a annoncé samedi matin la fin de la bataille. "Toutes les opérations sont terminées. Tous les terroristes ont été tués", a déclaré le chef de la police de la capitale économique indienne.

Les derniers islamistes encore retranchés dans un hôtel de Bombay ont été abattus. Le Taj Mahal, établissement hôtelier prestigieux et historique, était le dernier endroit dans lequel se trouvaient encore des assaillants. La police avait annoncé vendredi soir la fin des opérations à l'Oberoi-Trident, l'autre palace occupé par les islamistes, tandis que les forces spéciales indiennes étaient intervenues vendredi dans un immeuble abritant le Centre juif ultra-orthodoxe Chabad-Loubavitch, également occupé par des hommes armés.

Les auteurs des attentats voulaient réaliser un "11-Septembre indien" et se sont aussi inspirés de l'attentat contre l'hôtel Marriott d'Islamabad, selon la presse. Ils avaient tout préparé dans le moindre détail, connaissaient la disposition des hôtels, avaient suivi un entraînement militaire et avaient même prévu leur ravitaillement en se munissant de fruits secs. Huit des extrémistes islamistes s'étaient infiltrés dans la ville un mois plus tôt, ont indiqué des sources au sein des services indiens de renseignements.

Se faisant passer pour des étudiants, ils ont mené "des missions de reconnaissance en prélude aux attaques". D'autres militants auraient également stocké des armes et des munitions, notamment dans un des hôtels de luxe ciblés par les attaques. Cette première équipe a été rejointe mercredi soir par un second groupe qui est arrivé à Bombay par la mer, ont ajouté ces sources.

L'Inde a ouvertement accusé le Pakistan, son voisin et rival, d'être derrière ces attaques très bien orchestrées. Islamabad a fermement démenti à plusieurs reprises. Le président pakistanais Asif Ali Zardari a appelé samedi l'Inde à ne pas "réagir de façon excessive" aux attaques de Bombay et juré qu'il ferait preuve de la plus grande sévérité si une implication pakistanaise était prouvée, dans un entretien à une chaîne de télévision indienne. Des responsables occidentaux ont, eux, évoqué la piste des terroristes d'Al-Qaïda.

195 morts et 295 blessés : c'est le dernier bilan des attaques. Un bilan qui est toujours provisoire. Les décès d'au moins 27 ressortissants étrangers ont été confirmés. Parmi les victimes, deux Français. Un avion affrété par la France, avec à son bord 77 rescapés, dont 29 Français, est arrivé samedi à la mi-journée à Paris. Deux des passagers sont légèrement blessés : une Française a un bras fracturé et devrait être transportée à l'hôpital et un Italien atteint d'une phlébite devrait être soigné sur place. Quatre personnes sont en outre en état de choc.

Une pensée aux victimes innocentes de cet attentat , que leurs âmes reposent en paix .